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La Vie en équilibre (instable ?)
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19 décembre 2006

Hormones naturelles & accouchement

Une hormone « anesthésie le fœtus » pour qu’il « endure plus facilement les traumatismes de la naissance »

Libération, Le Figaro, La Croix, Sciences et Avenir numéro 718
Libération indique que selon des travaux dirigés pour l'Inserm par Yehezkel Ben-Ari à l'Institut de neurobiologie de la Méditerranée (Marseille), publiés dans Science, « au moment de l'accouchement, le cerveau de l'enfant serait protégé par une hormone maternelle ».
Le journal explique que « l'ocytocine, sécrétée par la mère, et déjà responsable des contractions, aurait un effet anesthésiant sur les neurones du foetus, lui permettant d'endurer plus facilement les traumatismes de la naissance comme le manque d'oxygène ».
Libération note que pour le chercheur, « une telle découverte a des implications sur la prévention des accouchements prématurés ».
Le quotidien rappelle en effet que « quand la phase de travail se déclare trop tôt, les médecins prescrivent à la femme une molécule, l'atosiban, qui bloque l'effet de l'ocytocine, et donc les contractions. […] Or, on sait que les dommages qui peuvent survenir au moment de la naissance sont susceptibles d'affecter le développement du cerveau du nourrisson ».
Libération relève que Dominique Cabrol, chef de service à la maternité de Port-Royal (Paris), « accueille ces travaux avec intérêt. […] «Cela dit, explique le clinicien, ce type de médicament a une très faible durée d'action» ».
Le journal note que « Yehezkel Ben-Ari l'admet, mais rappelle que le cerveau du foetus «n'est pas un cerveau adulte en miniature : sa biologie est différente, comme sa réaction aux médicaments» ».
« Le chercheur invite donc à ne prescrire que des médicaments qui ont un impact sur le seul utérus »,
conclut le quotidien.
Le Figaro s’intéresse également à ces travaux réalisés chez la souris.
Le journal note lui aussi que « de tels résultats soulèvent de nombreuses questions sur la prise en charge des naissances prématurées ».
Le quotidien cite le Pr Ben-Ari, pour qui « il serait souhaitable de développer d’autres médicaments [à administrer à la mère] ».
« Comme par exemple ceux qui bloquent les récepteurs utérins mais pas au niveau des récepteurs neuronaux de l’enfant à naître »
, précise le chercheur.
La Croix remarque aussi que des chercheurs de l’Inserm, en collaboration avec des généticiens de l’université de Hambourg (Allemagne), « ont découvert que la mère informe et prépare le foetus au choc que constitue pour lui l’accouchement ».
Le journal retient que pour empêcher un accouchement prématuré, « il serait souhaitable de développer des médicaments très sélectifs, capables de bloquer les récepteurs de l’ocytocine au niveau de l’utérus, mais pas dans le cerveau du foetus ».
Sciences et Avenir publie pour sa part un entretien avec Yehezkel Ben-Ari.
Le chercheur rappelle que « le cerveau du fœtus n’est pas un petit cerveau adulte », ou encore note que la recherche « devient monovalente, dogmatique, consensuelle. […] Il faut reconnaître, et pas seulement par des mots creux, l’importance de la recherche fondamentale ».

Revue de presse rédigée par Laurent Frichet

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Au cours du XXe siècle, l'industrialisation de l'agriculture (utilisation d'insecticides synthétiques puissants, farines animales, etc.) et celle de la naissance (sécurité de la césarienne, création de gigantesques services d'obstétriques, etc.) se sont développées parallèlement. Passées les premières réactions enthousiastes, quelques sceptiques ont exprimé leurs craintes et évoqué la possibilité d'effets négatifs à long terme si des attitudes et des pratiques encore insuffisamment éprouvées se généralisaient. En ce début de IIIe millénaire, les évolutions de ces deux phénomènes ont divergé. Des catastrophes (vache folle, fièvre aphteuse, etc.) ont soudain marqué d'histoire de l'agriculture et ont provoqué une prise de conscience collective et mondiale. L'histoire de la naissance, en revanche, n'a pas encore franchi les mêmes étapes. A quelle(s) sorte(s) de catastrophe(s) devons-nous donc nous attendre ?

Je me demande bien si (tout en espérant que) cela aura un impact sur les pratiques médicales et les protocoles des maternités...
N'hésitez pas à relayer l'information, plus il y aura de gens sensibilisés et plus on aura de chances de faire changer les choses.

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Commentaires
K
Oui, n'est-ce-pas ? Ce que j'entends à la radio ces jours-ci concernant ce sujet tourne autour des "formidables applications" qu'on pourra en tirer concernant les prématurés.<br /> Et pour la médicalisation protocolaire et trop souvent iatrogène des naissances ? Ben, euh... rien encore.<br /> :o/
S
Ca finira par atteindre les plus durs du corps médical... mais quand??? c'est fou d'être obligé de passer par des études scientifiques pour prouver quelque chose que toute femme sait au fond d'elle...
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