Quand est-ce qu'ils s'en vont VOS kilos ?

Moi (petite voix timide) : Bonjour, je m'appelle KaMaïa
L'animatrice : Bonjour KaMaïa, bienvenue. Souhaitons la bienvenue à KaMaïa !
Toutes en choeur : BONJOUR KAMAÏA !!!

Bon OK, j'exagère un peu : ça ne s'est pas tout à fait passé comme ça. Mais mes amis, ma première incursion chez WaitWatchères ressemblait quand même assez à une réunion des Alcooliques Anonymes.

Mais bon, quand faut y aller, faut y aller, hein ! (comprendre : quand on réalise qu'on a un IMC -indice de masse corporelle- de 29 alors qu'il parait que le seuil de l'obésité est à 30, il est temps de faire kékchose)

Entre 17 et 31 ans, mon poids n'a quasiment pas varié : un petit 38 tout ce qu'il y a de standard, excepté durant mes 3 grossesses où j'ai été jusqu'à atteindre le poids faramineux de 86 kilos (!), reperdus ensuite, sans vraiment y penser, en quelques mois. Après la naissance de CF2, j'avais un peu accéléré les choses pour déloger les derniers kilos parce que j'avais une échéance chirurgicale, mais hormis cela, je ne savais pas ce qu'était un régime.
Les magazines féminins que je lisais (ou au sein desquels je travaillais) qui affichent chaque année en couverture et  en gras (sic) de leur numéro de mars Perdez deux tailles avant l'été ou Belle en maillot ou autre Peau d'orange : j'aurais ta peau ! me semblaient à mille lieues de mon existence.

Jusqu'à l'épisode cancéro/chimio.

D'abord, j'ai commencé à perdre du poids. Sans rien faire.
Mais comme j'avais accouché de CF3 quelques 6 mois auparavant, j'avais une bonne dizaine de kilos en rab, donc j'ai trouvé un peu étrange de me mettre à maigrir si rapidement, mais bon, je n'allais pas m'en plaindre non plus, hein. J'ai donc retrouvé mon poids d'avant grossesse à une vitesse impressionnante et j'en ai même parlé à mon médecin qui m'a dit "M'enfin, vous allaitez, c'est normal !"
Oui bon. Sauf que moi, l'allaitement, ça ne m'a jamais fait maigrir. Je le savais, c'était la troisième fois.
Plus de 8 kilos perdus en deux mois sans rien faire du tout et en mangeant beaucoup (oui, j'ai un bon coup de fourchette en plus, surtout quand j'allaite).
Bref, finalement, il s'est avéré que la douleur fulgurante qui me traversait l'abdomen plusieurs fois dans la journée était une saleté de cancer du côlon et que c'est CA qui me faisait maigrir !
Un cancer du côlon, donc. (Et pas une appendicite -ils m'ont opérée quand même ! Alors que je leur avais dit que j'étais SÛRE que je n'avais pas l'appendicite-, ni une diverticulite, ni une maladie de Crohn, ni un abcès, comme l'ont cru successivement chirugien, gastro-entérologue, échographiste, radiologue, et divers bobologues qui se sont renvoyés la balle-la balle, c'était moi !- durant 3 mois.).

A la suite de quoi, j'ai rapidement obtenu le divorce d'avec mon côlon à ses torts exclusifs (mais sans pension ni prestation compensatoire) et j'ai passé quasiment 2 mois à l'hôpital (loin de CM et des CFs, alors que mon CF3 joli n'avait que 9 mois 1/2 et tétait encore : sevrage brutal et immédiat dès l'annonce du diagnostic, snif). Deux mois d'hôpital, donc. Sans manger grand chose, j'ai surtout été nourrie par perfusion. J'ai même eu l'immense privilège d'aller faire un petit séjour dans une maison de renutrition pour me remplumer !
Si ! J'espère que vous goûterez comme moi l'ironie de la chose...
Bref, quand la levée d'écrou a été signée, il ne me restait plus que la peau sur les os et je flottais dans du 36 (arg ! Où étaient donc passés mes seins ?).

Ca, c'était pour la case cancer. Ensuite, il y a eu la case chimio.
Mon oncologue m'avait dit : "La bonne nouvelle, c'est que vous n'allez pas perdre vos cheveux. La mauvaise, c'est que vous allez prendre 20 kilos".
Je ne l'ai pas cru.
J'avais tort.
La chimo a duré 6 mois et tous les 15 jours, lors de chaque cure, je passais à la pesée. Les trois premiers mois, j'ai doucement repris mon poids dit "de forme". Mais ensuite, l'aiguille de la balance s'est gravement affolée.
Tous les 15 jours, on m'annonçait le gain pondéral "Plus 1 !", "Ah, plus 1,4 !" et même un jour "Oh oh ! Plus 2,2 !"
Arg !
Bon cela dit, j'avais d'autres préoccupations, à commencer par endurer tant physiquement que moralement ce que la médecine me demandait de supporter, ne pas trop montrer aux CFs combien le traitement me transformait en zombie amorphe et nauséeux, gérer les angoisses de toute la famille quant à mon état de santé et me battre me raccrocher aux branches pour essayer de guérir.
(Au passage : s'il vous plait, ne me dites pas que j'ai été courageuse. La vérité, c'est que j'ai eu de la chance, c'est tout. Beaucoup de chance.)
Donc mes préoccupations étant à mille lieues de l'aspect général de ma silhouette, je me suis contentée de ranger mes fringues en taille 38 pour sortir du grenier le carton en taille 40, puis le 42.

Ensuite la chimio s'est terminée (yeepeee !) mais, et c'est là que la vie est profondément injuste, la balance à continué à monter. Pendant encore 3 longs mois. C'est le carton en 44 que j'ai alors ressorti et enfin les vêtements de grossesse car je n'avais rien en plus grand.
Enfin, l'aiguille a fini par se stabiliser. Ouf !

J'avais pris tellement de poids et tellement rapidement, que mon image corporelle n'était pas modifiée. Je ne me VOYAIS pas grosse. Donc je n'étais pas autrement perturbée par le fait de m'habiller en fringues de grossesse alors que je n'étais pas enceinte. C'était bien un peu gênant et un brin ridicule au niveau du ventre puisque malgré les kilos en trop, j'ai le ventre plat, mais hormis ça, ça ne me dérangeait pas. Je ne le voyais tout simplement pas.
Et puis j'étais persuadée que les kilos s'envoleraient aussi rapidement qu'ils étaient venus.

Que nenni ! Je vous le dis tout net, c'était de douces illusions.
Quelques mois plus tard, j'ai revu mon médecin pour le contrôle technique des 6 mois et je lui ai posé la question :
- Dites donc, quand est-ce qu'il s'en vont, vos kilos, là ?
- Hein ?
- Ben oui, VOS vingt kilos. Que j'ai pris avec VOTRE chimio.
- Ah, mais malheureusement, ça ne marche pas comme ça : il faut faire un régime.
- ... (!?)
- Et puis, au passage, ce ne sont pas les miens !
- Aaaaarrrg !

Après cela, il m'a fallu environ 2 ans pour admettre qu'il s'agissait bien de MES kilos, que non, ils n'allaient pas s'envoler tous seuls, pour me décider à entrer en guerre sérieusement contre le gras et la cellulite et pour trouver un régime qui me semble en adéquation avec d'une part ma haine de toute contrainte alimentaire et d'autre part avec mon état d'esprit.

Dont acte => Inscription chez WaitWatchères.

Maintenant que je vous l'ai avoué dit, je peux plus reculer.

Comments

[KaMaïa]

Tu as raison, ça marche. Moins 1,5 kg en deux semaines. Sand véritable contraintes.
Bilan plutôt positif, donc.

[carole]

Arf ! Bon courage - bien que ceux qui ont opté pour cette méthode en soient satisfaits, non affamés et tout.
Sinon ma tante avec la chimio avait perdu ses cheveux ET pris 15 kilos. Elle était dégoûtée en m'annonçant "Et en plus, je vais grossir".
Souvenirs à fleur de peau...
Bises