L'incontournable café rituel
Quand on veut être admise dans un groupe (en l'occurence, une équipe de rédaction) il faut se plier aux coutumes locales, à savoir, entre autres, l'incontournable pause-café-de-la-mi-journée ou encore le café-d'après-le-déjeuner.
Sauf que je n'aime pas le café.
Même avec une tonne de sucre.
Le thé-machine n'en parlons pas, il a le goût de paic citron chaud (enfin je n'ai jamais bu de paic citron, mais j'imagine que ça aurait ce goût là).
Reste le chocolat chaud de la machine à café qui est buvable bien que trop sucré. Mais là, c'est ma balance qui ne va plus être d'accord si je tourne à 4 cacaos par jour.
Ce qui m'exclut d'emblée des pauses café dites "sur site"
Quant au sacro-saint café d'après le déjeuner, j'ai la possibilité de commander un thé. Sauf qu'a la capitale, il faut bien compter 3,60 euros pour un thé en terrasse.
Donc non.
Ce qui m'exclut également des pauses café dites "au café du coin"
D'un point de vue tant humain que professionnel (et voire ethnologique, en prenant un peu de recul), il est très important pour moi d'être admise rapidement dans ce nouveau groupe social composé d'inconnus et que j'y trouve aisément ma place tant au sein de rapports hérarchiques que dans la danse fluctuante et subtile des relations sociales de la jungle professionnelle. C'est important parce que j'aime travailler dans une ambiance sympa et pour ce faire, il faut que les relations soient bonnes.
Et surtout c'est important parce que le confort et même la qualité de mon travail en dépendent : si on ne m'intègre pas ou pas bien, je n'aurai pas forcément de l'aide ou des informations sur le fonctionnement du serveur, le modus operandi du chemin de copie dans cette rédaction, les petites manies d'untel ou untel, la préférence de tel DA sur la façon de nommer les fichiers dans le serveur, etc. Bref, ce qui permet de s'adapter aux méthodes de travail et d'être efficace rapidement.
Je dois donc leur renvoyer, comme chez la plupart des mammifères sociaux vivant en groupe, en meute ou en horde, des signaux verbaux et non-verbaux facilement identifiables et reconnaissables par eux.
Je dois leur montrer que je ne suis pas une ennemie, que je suis comme eux, que je leur ressemble.
Donc hier, je suis allée déjeuner au restaurant d'entreprise (même si j'eusse préféré faire une balade à pieds dans le quartier) et j'ai bu un thé au café du coin.
Ce matin, j'ai pris en leur compagnie un café au distributeur (je n'ai pas dit que je l'avais bu) et ce midi, je les ai accompagnés à la terrasse du café voisin où je n'ai rien commandé... mais où j'ai pu participer à la conversation et ainsi créer du lien professionnel et social.
Et ça fonctionne plutôt bien...